"Je suis né au Mali dans la région de Kayes, cercle de Diema, commune de diangounte Camara, village de Sandoubou, je pris ma vie en main à l'âge de 16 ans, je décide de partir en Europe en espérant avoir une meilleure vie.
Dans le Sahara entre le Mali et l’Algérie, dans une voiture Toyota on se retrouve au milieu du désert. Je ne sais même pas où se trouve le nord, le sud, l’est ou l’ouest. Il n’y a ni arbre, ni eau. Cette voiture était déjà chargée de sacs.
En traversant la frontière à pied nous avons fait une longue marche, je n’avais jamais autant marché de ma vie pour arriver dans la première ville marocaine.
Une fois passé la frontière périlleuse pour accéder à l'Espagne, je me suis caché un moment...
Un matin, je vois des gens passer. Quelqu'un m’a fait signe par là. Après je suis arrivé aux camps de réfugiés. Ils m'ont demandé mon nom d'où je venais « Je m’appelle IBRAHIMA CAMARA ». Je suis né en 1997. Ils m’ont donné des vêtements, des serviettes, du gel douche et une chambre.
J'ai pris le bus pour faire Espagne-paris. En arrivant à Paris, sans connaissance, je ne parlais pas trop Français. Je me souviens très bien que j’ai demandé à un monsieur de l'aide car je venais d'arriver et que je ne connaissais personne. Il m’a demandé quel âge j'avais : j'ai répondu 16 ans. Il m’a dit qu’il connaissait où se trouvait des associations qui s'occupent de mineurs isolés. En arrivant là-bas, les éducatrices m'ont tout de suite pris en charge elles m'ont ramené dans une famille d'accueil qui est musulmane. Après 10 jours, elles m'ont orienté vers Rouen dans un hôtel où je ne connaissais personne. Après quelques jours passés, j’ai trouvé des gens qui étaient dans la même situation que moi et qui sont devenus comme une famille pour moi.
Avant d'avoir ma majorité, avec mon Éducatrice on a fait une demande auprès de préfecture de Rouen pour avoir un titre de séjour.
Quand j’ai reçu la lettre la préfecture je me suis senti tellement mal, je n’arrivais plus à dormir car j’avais commencé une formation dans la restauration, et je n’avais plus d’autorisation de travail.
J’ai gagné au tribunal, j'ai eu mon premier titre de séjour en octobre 2017.
J’ai par la suite décroché un contrat de professionnalisation en « Espace Verts » auprès de la Mairie de Paris et je vis actuellement au CLJT les Amandiers à Paris dans le 20e arrondissement" Ibrahima
